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Marihanama
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16 février 2024

Dard

 

 

Dans l’air, un tapis rouge aux ganses de fils d’or
Aide aux rêves la nuit, tisse l’inconscience
Aux désirs étouffés comme à la méfiance,
Y défilent des fleurs dont je suis le mentor :

D’abord, la capucine, en venant du Pérou
Enivrait ma jeunesse et j’étais son gourou ;
Elle avait pour fraicheur, la douceur de l’instant,
Saoulé par son pistil, je la butinais tant
Qu’ainsi je la fanais, tel un vil loup-garou.

Las, triste et déconfit, l’âme dépossédée
De son miel le plus pur, je vis une orchidée
A la corolle pourpre et mûre, une excitante
Et forcenée amante, on eût dit une mante,
Lors, m’éloignai, fis une volte débridée.

Ni ciste, ni pensée ou d’autre renoncule,
Ne m’embrigadait sur ce tapis ridicule,
L’on vit très bien sans fleurs, la vie est éphémère
Et tout plaisir s’assèche, -ô l’horrible repère-
Fin, mort parfum fétide odeur de l'ergastule…

…Quand une rose, sœur, me piqua droit au cœur,
Son pouls battait calmement, son corps était triste,
Or, magnifiquement, son œil était l’artiste
D’une nouvelle ruche où l’on n’aurait plus peur.

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