Passage
Sans tarabiscoter notre chemin, qu’est l’être ?
Qu’est notre écrire, et le poème est-il fenêtre
Au travers de laquelle on projette une envie,
Un prisme reflétant l’humeur et la passion ;
A ce cri, l’on se fie
Est-on cette émotion ?
D’une dame lisais-je une vie exotique,
Dans son alexandrin –peut-être cathartique-
Percevais-je à la fois le mal et le désir
De conjuguer un corps à son inconnue âme,
Au bout de son calame
Se traçait un espoir, mais comment le saisir ?
Elle emmenait mon cœur sur des plages dorées,
Sous de tendres couleurs, des anses mordorées
Drapaient les jours sous les soleils insouciants,
A brasiller les nuits d’une nouvelle étoile
Une éternelle voile
Aux vents omniscients.
Lors, me surpris-je, par sa lettre à l’aimer, elle,
Et ses mots me caressaient, tels, si c’était l’aile
D’une femelle cagou qui, clouée au sol
N’aboyait que pour moi son bel, ultime éveil,
Un pacifique envol,
Un crépuscule à ma peau ridait, doux, son feuil.