Violent
Jadis était l’automne, une belle saison,
Les feuilles s’y fardaient, blondes ou zinzolines,
Dans la cuisine, un cep et quelque venaison
Nous présageaient des soirs aux alcôves câlines.
VVVLANG ! Qui toque la porte, un bélier, un bison ?
- c’est le vent revivant de vos humeurs malignes !
Eole ensanglanté, dans sa bouche un tison
Lui souffle des chansons aux notes violines.
Jadis était l’été, ses feux solsticiaux
Nous embrasaient les cœurs, nous caressaient les âmes ;
Nos regards se croisaient sur des chemins si hauts
Que glissait un poème au bout de nos calames.
FFSCHET ! Qui rédige ainsi ces cendreux fabliaux ?
- c’est le feu qui refoule une âcre odeur de mânes
Grouillant dans les enfers- affreux imbroglios-
Qui hurlent sous le ciel dans des douleurs infâmes.
Jadis était la pluie et les pieds des enfants,
Dans les flaques, claquaient, ce, jusque sous la Lune ;
Jaillissait en geysers des trompes d’éléphants,
Peignait un oasis à l’envers de la dune.
SSPLASH ! quel déluge ainsi tombe et se mêle aux vents,
Arrache au cimetière et les corps et s’allume
Un signal de danger, beuglent les olifants ?
Mais coule en notre gorge une ultime amertume.