Les azurs vers
…Ni nager sous les yeux horribles des pontons,*
Vers les azurs –les azurs vers-, les corps de femmes,
Ombres sous la charmille aux cent mille pardons,
Traquant, craquant les petits poux comme des gemmes.
Quelle équipée, à son neuf âge, il embarqua !
Dans ce coracle à la laque ivre qu’il nous livre,
Du Gainsbourg et le mors y sonne, aztèque, inca,
Que mâche un Pégase, et qui s’aime, antique, libre.
Charmant Charlot, singe savant de Charleville
Sous la férule douce d’un bel Izamabard,
Tu nous pissas l’absinthe et tordis la cheville
Des lacs allés sourds sans îlot, sans étendard.
Paris. Commune et Boum ! et Bang ! et Bing, Verlaine
Oh ! la Musique et le vers s’étire et s’éprend
Des Belzebuths, mais cul-terreux, te manque l’Aisne
Leste, lâche, t’en retournes au premier rang.
Puis le café, l’Afrique et le fric et son arme
Le hasard si cruel te colla les genoux
Sur la silice, le silence de ta larme
Fut la plus belle eau que, Rimbaud, tu mis en nous.
* Dernier vers du Bateau ivre de Rimbaud