Avec l'eau du bain !
Ou tais-toi, lâche, et meurs, meurs d’avoir trop aimé* !
Pâmé dans les espoirs d’un rameau de bourrache,
-Guili guili- le rire au bout de son acmé
Laisse au pied d’icelui la larme et s’amourache
A nouveau, courageux, d’aimer aimer aimer,
- Charles Marie René, fut-ce ça qu’être sage :
Comme un soleil rugir, au terme, abandonner,
Et traiter comme vile une si belle image ?
Me servît la civelle et son corps si visqueux,
Sangs de son moi quand, dans le mois, elle n’est chaste,
Mythridatisassè-je encor l’esprit fougueux
De ce poison qui nous offrait un ciel si vaste…
J’irais mourir et jeter avec l’eau du bain
Tout le bien que m’offrit, que m’offrira la Lune,
J’irais priver ma bouche à jamais de son sein ?
Charles Marie René, rappelle-toi la hune.
*Dernier vers de la vipère de Leconte de Lisle