Hebdomadaire

Et Dimanche s’engouffre au ciel d’un soir pluvieux,
Le silence s’étoffe au fil du noir ; plus vieux,
Reflète la Lune anodine,
Un regard sur le monde aux cils révérencieux
La pupille se clôt, soumise à l’heur des cieux,
Nait le poème ou la comptine :

Lundi, nous aimerons la prude et la mâtine,
S’abat sur le podium et sur la guillotine
La rage du flot mélodieux,
Qui, des champs préjugés, la surface, ravine
Et mélange Lilith, la nymphe et la Sabine,
Aplanit le pouvoir des dieux.

Passés la nuit, le matin lourd, c’est Mnémosyne,
Ses larmes de mots dans les yeux,
Qui, les maux de la veille à sa verve, assassine
Abolit leur effet vicieux.

L’on parlera demain, de maints chants facétieux
Que, seul, le dimanche ourle et brime
Et la semaine s’ouvre au trouvère audacieux
Qui fend la brume pour la rime.