21 mai 2018
Tableau de mots
Ces femmes passent tant de temps à genoux,
De l’agenouilloir au prie-Dieu déclament, louent,
En transe, goûtent le corps du triste qu’ils clouent,
Le venge dans l’eau du lavoir et ces remous
S’irisent sur la voûte au prisme d’un soleil,
S’habillent en Fata Morgana, m’émerveillent ;
Ce chant de paroles qui s’envolent, s’éveillent,
Régale mon oreille et me réjouit l’œil.
A l’assaut des sons de l’une qui baragouine
Je me faufile auprès d’elle telle une fouine :
Si ces mots prennent le ton d’un timbre incarnat,
Le rubis pâle imprime à la céleste pierre
Le parfum d’une femme-fleur qui marche, fière,
Dans le doux marbre d’un silence grenat.
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