Bon dimanche

Quand surgit au réveil l’heur des rimes gonflées
Par le songe et l’envie où s’entêtent les sangs,
J’acoquine le nerf du rameau turgescent
Aux nervures tiédies de tes lèvres enflées ;

Prosodie instinctive au rythme des allées
Et venues, au sommet du mont iridescent
De Vénus, et parfois m’arrête et je descends
M’enivrer grâce aux sucs de tes joies inhalées.

Et si, subtilement le soleil, réjoui,
S’inspire de ces vers, de l’œil évanoui
Sur les mots d’une langue où le plaisir se penche

C’est l’univers entier qui singe et qui produit
La sève de lumière qui nourrit le fruit,
Quand la pluie, au matin, nous anime et s’épanche.