Feu le Verbe
Dès l’aurore un ciel bleu Majorelle épouse le silence
aucun vœu nul éclair ne soufflent sur l’ennui qui naît de l’immob’île
Et puis crépite le feu : un murmure rose orangé bat
bat
bat
ajoute à la chaleur et je lève la tête
Un skylane gomme-gutte un biplan lent s’agite
de la sinistra d’est en ouest
c’est Nizzy le Futunien skipper des airs
qui part au petit matin démoustiquer la mangrove
éternuer des alcôves
au parfum de gardénias
aux couleurs de tricots rayés
dans les douceurs de Canala
dans les eaux de Poindimié
Où je m’auto-baptise : René de l’Instant
ou mieux je ne m’appelle pas
je rentre dans la posthistoire
dans celle où l’on ne souffre pas
de savoir dire l’illusoire
ou pire de ne savoir pas
C’est le paradis des sans mots
Les temps ne se segmentent plus
C’est le flow
C’est le flux
C’est