La navette

Quand sur les toits aux tuiles rouges mon regard s’ennuie,
Après que j’ai imaginé les faits et mots des hommes
Qui dans chaque maison brûle du bois, de l’anthracite,
Quand à la vue des cheminées recrachant dans la nuit
Des fumées de solitude à l’immensité d’un ciel chrome,
Je disperse mes pensées sur une étoile et m’invite
A fouiller des souvenirs de l’autre côté du monde.

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Et j’en vois des flamboyants, des banians et des niaoulis,
J’en respire du goménol en m’en saturer les sinus
Je me vautre dans des lagons, des cascades et des rivières,
Je dégouline de soleil, je ne compte plus, je m’enfuis
Au travers du Pacifique à m’engluer dans les tropiques,
A m’engager dans la mangrove, à éternuer des alcôves
Au parfum de gardénias, aux couleurs de tricots rayés
Dans les douceurs de Canala ou les chaleurs de Poindimié
Je me saoule au cœur des tribus des Belep à l’île des Pins
Je vole jusqu’au Mont Humboldt, je n’ai plus ni désirs ni bottes…

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Je suis nu quand je redescends et qu’à nouveau mes yeux se posent
Sur les toits aux tuiles rouges
Je suis nu quand je redescends et qu’à nouveau mes yeux se posent
Sur cette ville où rien ne bouge