Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marihanama
Publicité
Archives
7 juillet 2019

Le Frère Âne

 

 

C’est à Cupertino –les Pouilles, l’Italie-

Que naquit Giuseppe, d’un père charpentier,

Qui nourrissait déjà l’envers de l’eulalie ;

 

Pour la veuve endettée, un garçon savetier,

Mieux encor ! Cordonnier eût adouci sa peine,

Mais Joseph était gauche et fait pour nul métier :

 

La bouche ouverte, bête à bouffer de l’aveine,

-Il devint bien plus tard Patron des étudiants-

Ce n’était point le vif qui coulait dans sa veine.

 

C’est sûr, il rejoindrait le troupeau des mendiants

Se trainerait, pouilleux, de Tarente à Bergame ;

Les frères franciscains traduisirent « Hi-hans »

 

Les mots de ce grand niais, chiche discours -un drame ! -

Il finit Frère lai mais, las, les capucins

Bannirent, excédés, Giuseppe, le Frère Âne.

 

Il avait la candeur, la fraîcheur des poussins,

Une foi simple et pure, extrêmement vivace ;

A chaque psaume oyait Joseph tous les tocsins

 

L’intimant gentiment de présenter sa face :

-         Dernier appel au comptoir des lévitations

Ainsi s’élevait-il et quittait la surface

 

Où ses pairs affolés par ces méditations 

Convoquaient le miracle ou la sorcellerie,

Or, lui, se réjouissait de ces visitations ;

 

Quel univers plus doux, quelle autre miellerie

Que le faîte de l’if ou le toit du clocher,

Comment peut-on rêver meilleure hôtellerie

 

 

Que celle dans le ciel où le doigt peut toucher

La hanche du nuage et du soleil, le voile ?

Devenu des chansons, des parfums, le nocher,

 

Frère Âne vole heureux auprès de son étoile.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité